La terre a traversé dans des temps relativement éloignés plusieurs bouleversements écologiques majeurs. Remonter dans ces temps anciens nous apprend beaucoup sur le vivant et sa résilience face à ces multiples crises.
★ 445 Ma : l'extinction de l'Ordovicien-Silurien
★ 370 Ma : l'extinction du Dévonien
★ 250 Ma : l'extinction du Permien-Trias
★ 201 Ma : l 'extinction du Trias-Jurassique
★ 066 Ma : l'extinction Crétacé-Paléogène
★ +-13 000 ans : l'extinction de l'Holocène

Les deux dernières grandes extinctions sont associées à des impacts cosmiques :
★ L'impact de Chicxulub, il y a 66 Ma, suivi de l'extinction Crétacé-Paléogène
★ L'impact de Manicouagan, il y a 214 Ma, qui précède l'extinction du Trias-Jurassique

La cicatrice, nommée astroblème, laissée par ces impacts est un véritable musée à ciel ouvert. Un mémorial qui parle de la fin du monde, en nous rappelant que nous ne sommes que de passage dans un récit essentiellement fait de trajectoires célestes et de matières en fusion. Mais un mémorial qui nous parle aussi du recommencement et de la vie : "l'Oeil du Québec" est aujourd'hui une réserve mondiale de la biosphère qui abrite une faune, une flore et des particularités géologiques uniques. 

Le terme astroblème désigne un cratère d’origine météoritique n’existant plus qu’à l’état de fossile. Partiellement détruit par l’érosion ou recouvert par des sédiments, il n’est pas facilement décelable. L’astroblème de Manicouagan comme celui de Chicxulub au Mexique en sont des exemples très célèbres. Suite à la construction du barrage Daniel-Johnson en aval de la rivière Manicouagan, le niveau de l’eau est fortement monté dans le cratère. Cette couronne sombre visible depuis l’espace est à l’origine de l’Œil du Québec, expression populaire désignant l’astroblème.

Le cratère d’impact de Manicouagan est l’un des plus grands et des mieux préservé sur Terre. D’un diamètre actuel de 90 kilomètres, l’astroblème s’est formé il y a 214 millions d’années suite à la chute d’une météorite :
Le projectile s’écrasa à une vitesse phénoménale, ce qui provoqua la liquéfaction instantanée de la croûte terrestre. Ce bain de fusion généré lors de l’impact puis l’érosion millénaire des roches refroidies dessinent les contours caractéristiques du cratère surnommé depuis l’Œil du Québec. Aujourd’hui rempli d’eau par le Barrage Daniel-Johnson du complexe Manic-5 obstruant la rivière en aval, les reliefs de Manicouagan ressemblent à un chapelet d’îles découpant un horizon brumeux.